Oracle Real Application Clusters (RAC) plus supporté en Standard Edition à partir de la version 19c

Jusqu’à maintenant (versions 11g, 12c et 18c), Oracle Real Application Clusters (RAC) était supporté en Standard Edition (Standard Edition 2 dorénavant) du moment que la configuration respectait le nombre total de sockets autorisés (4 en Standard Edition, 2 en Standard Edition 2). Cette possibilité est intéressante car elle permet d’avoir une solution de haute disponibilité pour un coût raisonnable.

Malheureusement, à partir de la version 19c, Oracle Real Application Clusters (RAC) n’est plus supporté en Standard Edition.

Pour migrer en 19c, les clients qui utilisent Oracle Real Application Clusters en Standard Edition n’auront que deux possibilités :

  1. Passer en Entrerprise Edition pour pouvoir continuer à utiliser RAC, mais avec une augmentation significative du coût des licences
  2. Abandonner RAC et passer en mono instance

Dans cette deuxième hypothèse, il est intéressant de noter qu’il est possible d’utiliser Oracle Grid Infrastructure pour gérer la disponibilité d’une instance Oracle entre deux serveurs, dans une configuration actif/passif (l’instance Oracle est active sur un seul serveur à la fois). Dans cette configuration, s’il y a plusieurs instances à protéger, il est tout à fait possible de répartir les instances sur les deux serveurs et de faire en sorte que chaque serveur soit le secours de l’autre.

Remarque : sur plate-forme Windows, il est aussi possible d’utiliser Oracle Fail Safe (solution de haute disponibilité intégrée à Microsoft Failover Cluster).

Nouveau (avril 2020) : Oracle a introduit une solution Standard Edition High Availability avec la version Oracle Database 19c, Release Update (RU) 19.7. Voir le post à ce sujet ici.

Les bonnes surprises des règles de licence Oracle

En relisant récemment la documentation Licensing Information User Manual pour la version 12c Release 2, je suis tombé par hasard sur deux informations intéressantes qui m’avaient échappées dans les versions précédentes :

  1. Le chiffrement des connexions réseau (natif et SSL/TLS) et les services d’authentification forte (Kerberos, PKI, RADIUS) ne nécessitent pas l’option Oracle Advanced Security et cela depuis la version 10g Release 2.
  2. La fonctionnalité Flashback Data Archive (qui permet de conserver sur le long terme toutes les modifications apportées à une ou plusieurs tables) ne nécessite pas l’option Oracle Advanced Compression et cela depuis la version 11.2.0.4. Par contre, l’optimisation des tables historiques (compression notamment) nécessite toujours cette option.

Ces deux fonctionnalité sont donc disponibles dans toutes les éditions d’Oracle Database (y compris la Standard Edition 2).

Compression des sauvegardes RMAN

Le site du support Oracle (My Oracle Support) propose une note très intéressante (A Complete Understanding of RMAN Compression (Doc ID 563427.1)) qui détaille les différents types de compression utilisés par RMAN pour les sauvegardes :

  1. Null Compression
    Lors d’une sauvegarde d’un fichier de données dans un backup set, les blocs qui n’ont jamais étés utilisés ne sont pas sauvegardés.
    Cette « compression » est effectuée automatiquement par RMAN depuis la version 9i et est disponible dans toutes les éditions (y compris la Standard Edition, la Standard Edition One et la récente Standard Edition 2 qui remplace les deux précédents).
  2. Unused Block Compression
    Cette méthode étend la méthode précédente aux blocs non utilisés (mais qui ont pu l’être dans le passé avant d’être libérés lors de la suppression d’un segment par exemple).
    Là encore, cette « compression » est effectuée automatiquement par RMAN depuis la version 10.2, mais en Enterprise Edition uniquement, et si les conditions suivantes sont vérifiées :

    • Le paramètre d’initialisation COMPATIBLE est positionné à 10.2 (ou plus).
    • Aucun point de restauration garanti n’est défini dans la base de données.
    • Le fichier de données est géré localement.
    • le fichier de données est sauvegardé dans un backup set dans une sauvegarde totale ou une sauvegarde incrémentale de niveau 0.
    • Le backup set est créé sur disque, ou alors sur bande mais uniquement avec le logiciel Oracle Secure Backup.
  3. Binary Compression
    Il s’agit d’une compression binaire de type « zip » réalisée à la demande par l’intermédiaire de la commande BACKUP AS COMPRESSED BACKUPSET appliquée à des fichiers de données, à des fichiers de journalisation archivés ou aux fichiers de contrôle. Cette technique de compression est disponible depuis la version 9i.
    Différents algorithmes de compressions peuvent être utilisés avec l’option Advanced Compression. Sans cette option, seul l’algorithme BASIC (défaut) peut être utilisé, y compris dans les différents éditions Standard Edition (SE, SE One et SE 2).
  4. Undo Block Compression/Optimization
    Depuis la version 11g, Oracle ne sauvegarde plus les blocs des tablespaces d’annulation qui ne sont pas nécessaire pour la récupération de la sauvegarde.
    Cette optimisation est possible uniquement si :

    • La sauvegarde est de type backup set.
    • Il s’agit d’une sauvegarde totale ou incrémentale de niveau 0.
    • Aucun point de restauration garanti n’est défini dans la base de données.
    • Le backup set est créé sur disque, ou alors sur bande mais uniquement avec le logiciel Oracle Secure Backup.
    • La fonctionnalité n’a pas été désactivée en positionnant le paramètre caché _undo_block_compression à FALSE

Oracle Standard Edition 2

Titre SE2

Début septembre 2015, Oracle a annoncé la mise à disposition d’Oracle Database 12c Standard Edition 2 (12.1.0.2).
Mais que cache cette nouvelle licence Standard Edition 2 ?
La Standard Edition 2 est destinée à remplacer les anciennes Standard Edition et Standard Edition One.
La Standard Edition 2 peut être déployée sur des serveurs équipés au maximum de 2 sockets avec une limite supplémentaire de 16 threads par base de données. Cette limite est gérée directement par le logiciel Oracle.
Oracle RAC est disponible en Standard Edition 2 en respectant la règle des 2 sockets pour l’ensemble du cluster (donc 2 serveurs équipés d’un seul socket) et la limite des 16 threads pour chaque base de données (soit 8 threads sur chaque serveur si la base de données RAC est déployée sur les 2 noeuds).
Pour mémoire, la Standard Edition était limitée à 4 sockets et la Standard Edition One à 2 sockets, sans aucune limite sur le nombre de threads ; RAC était disponible en Standard Edition en respectant la règle des 4 sockets maximums pour l’ensemble du cluster.
Côté tarif, la Standard Edition 2 est au même prix que la Standard Edition (15 194 € par processeur, prix public au 15/09/2015) mais avec la limitation de la Standard Edition One … qui était beaucoup moins chère (5 036 € par processeur, prix public au 15/09/2015) !
Il faut noter qu’à partir de la version 12.1.0.2, les binaires de la Standard Edition One et de l’Enterprise Edition sont différents, et l’installer ne permet plus de choisir entre différentes éditions (voir la copie d’écran ci-dessous).

SE2

Que va-t-il se passer pour les détenteurs de licences Standard Edition ou Standard Edition One ?
Les clients qui avaient acquis une licence Standard Edition ou Standard Edition One dans une version précédente (11.2.0.4 ou antérieure, ou 12.1.0.1) devront migrer leur licence (nouveau contrat avec Oracle) pour pouvoir passer en 12.1.0.2.
Plusieurs cas peuvent se produire lors de cette migration.
Les clients qui avaient acquis une licence Standard Edition One (et qui respectent donc normalement les pré-requis de la Standard Edition 2) subiront une augmentation de 20% sur le prix du support. C’est un moindre mal car un ajustement du prix du support à la différence de coût de licence entre la Standard Edition One et la Standard Edition 2 aurait entrainé une augmentation de 300% !
Les clients qui avaient acquis une licence Standard Edition et qui avaient déployé Oracle sur des serveurs équipés de 1 ou 2 sockets (et qui respectent donc les pré-requis de la Standard Edition 2) ne devrait subire aucune hausse du prix du support.
La situation est plus délicate pour les clients qui avaient acquis une licence Standard Edition et qui avaient déployé Oracle sur des serveurs équipés de plus de 2 sockets (et qui ne respectent donc pas les pré-requis de la Standard Edition 2). Pour rester en Standard Edition 2, ces clients devront remplacer leur serveur par un serveur équipés au maximum de 2 sockets et ils pourront obtenir une baisse du coût du support en envoyant une lettre à Oracle mentionnant l’arrêt de l’utilisation de 2 licences. Par contre, si ces clients souhaitent continuer à faire tourner Oracle sur un serveur équipé de plus de 2 sockets, ils devront acquérir une licence Enterprise Edition en payer la différence entre le coût de la licence Enterprise Edition et celui de la Standard Edition pour leur configuration.

Les licences Standard Edition et Standard Edition One ne sont plus disponibles depuis le 30/11/2015.